samedi 23 février 2019

La joie de vivre II


Cette fois-ci c'est une classe de plus petits. Ils ont vraiment bien travaillé, c'est super, on aime beaucoup. C'est toujours surprenant et intéressant de voir comment les enfants se représente le bonheur. La petite fille qui a dessiné ses parents et elle dans un petit bateau jaune c'est trop mignon. En fait à cet âge-là c'est presque toujours les parents et leur animal qui représentent le bonheur.


Un petit garçon : "Le bonheur ? alors je vais dessiner le Titanic qui coule " 

Le premier cours, Boris et Anastasio, pendant la récréation, jouaient au ballon avec les enfants ,deux petites filles les observaient " Ils se refont une jeunesse"
 " Ils ne sont pas aussi vieux que tu le pense" terribles les enfants :)















Nous nous rappelons tous de cette émission animée par Jacques Martin, un vrai bonheur :) 


Dialogue savoureux entre le jeune Tristan et Jacques Martin.


L'enfant de Victor Hugo

Quand l'enfant nous regarde, on sent Dieu nous sonder ; 
Quand il pleure, j'entends le tonnerre gronder, 
Car penser c'est entendre, et le visionnaire 
Est souvent averti par un vague tonnerre. 
Quand ce petit être, humble et pliant les genoux, 
Attache doucement sa prunelle sur nous, 
Je ne sais pas pourquoi je tremble ; quand cette âme, 
Qui n'est pas homme encore et n'est pas encor femme, 
En qui rien ne s'admire et rien ne se repent, 
Sans sexe, sans passé derrière elle rampant, 
Verse, à travers les cils de sa rose paupière, 
Sa clarté, dans laquelle on sent de la prière, 
Sur nous les combattants, les vaincus, les vainqueurs ; 
Quand cet arrivant semble interroger nos coeurs, 
Quand cet ignorant, plein d'un jour que rien n'efface, 
A l'air de regarder notre science en face, 
Et jette, dans cette ombre où passe Adam banni, 
On ne sait quel rayon de rêve et d'infini, 
Ses blonds cheveux lui font au front une auréole. 
Comme on sent qu'il était hier l'esprit qui vole !
Comme on sent manquer l'aile à ce petit pied blanc ! 
Oh ! comme c'est débile et frêle et chancelant 
Comme on devine, aux cris de cette bouche, un songe 
De paradis qui jusqu'en enfer se prolonge 
Et que le doux enfant ne veut pas voir finir ! 
L'homme, ayant un passé, craint pour cet avenir. 
Que la vie apparaît fatale ! Comme on pense 
A tant de peine avec si peu de récompense ! 
Oh ! comme on s'attendrit sur ce nouveau venu ! 
Lui cependant, qu'est-il, ô vivants ? l'inconnu. 
Qu'a-t-il en lui ? l'énigme. Et que porte-t-il ? l'âme. 
Il vit à peine ; il est si chétif qu'il réclame 
Du brin d'herbe ondoyant aux vents un point d'appui. 
Parfois, lorsqu'il se tait, on le croit presque enfui, 
Car on a peur que tout ici-bas ne le blesse. 
Lui, que fait-il ? Il rit. Fait d'ombre et de faiblesse 
Et de tout ce qui tremble, il ne craint rien. Il est 
Parmi nous le seul être encor vierge et complet ; 
L'ange devient enfant lorsqu'il se rapetisse. 
Si toute pureté contient toute justice, 
On ne rencontre plus l'enfant sans quelque effroi ; 
On sent qu'on est devant un plus juste que soi ; 
C'est l'atome, le nain souriant, le pygmée ; 
Et, quand il passe, honneur, gloire, éclat, renommée, 
Méditent ; on se dit tout bas : Si je priais ? 
On rêve ; et les plus grands sont les plus inquiets ; 
Sa haute exception dans notre obscure sphère, 
C'est que, n'ayant rien fait, lui seul n'a pu mal faire ; 
Le monde est un mystère inondé de clarté, 
L'enfant est sous l'énigme adorable abrité ;
Toutes les vérités couronnent condensées 
Ce doux front qui n'a pas encore de pensées ; 
On comprend que l'enfant, ange de nos douleurs, 
Si petit ici-bas, doit être grand ailleurs. 
Il se traîne, il trébuche ; il n'a dans l'attitude, 
Dans la voix, dans le geste aucune certitude ; 
Un souffle à qui la fleur résiste fait ployer 
Cet être à qui fait peur le grillon du foyer ; 
L'oeil hésite pendant que la lèvre bégaie ; 
Dans ce naïf regard que l'ignorance égaie, 
L'étonnement avec la grâce se confond, 
Et l'immense lueur étoilée est au fond.

On dirait, tant l'enfance a le reflet du temple, 
Que la lumière, chose étrange, nous contemple ; 
Toute la profondeur du ciel est dans cet oeil. 
Dans cette pureté sans trouble et sans orgueil 
Se révèle on ne sait quelle auguste présence ; 
Et la vertu ne craint qu'un juge : l'innocence.
 
Je vous souhaite un bon week-end :)









12 commentaires:

  1. Ces enfants ont de la chance de voir reconnues leurs idées et leur expression graphique !

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    1. C'est vrai qu'ils ont de la chance, ce n'était pas comme ça quand j'étais petite et même plus grande :)

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  2. Hello
    Une belle expérience encore une fois! Derrière chaque enfant se cache une âme qui en sait déjà long sur la vie ici et ailleurs, le dessin et la peinture permet à cette âme d'exprimer ce qu'elle ne sait pas encore toujours dire avec des mots!
    Le Titanic qui coule pour représenter le bonheur en dit long sur cet enfant!!!!
    Bisous

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    1. Je pense que parfois les enfants sont d'excellents comédiens. Ils sont aussi capables de beaucoup pour arriver à leurs fins, le pire ce sont les enfants silencieux :) Bisous

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  3. Et si nous nous devions peindre le bonheur, que choisirions-nous?
    La petite a raison, au contact des plus jeunes, nous nous refaisons une jeunesse, du coeur du moins!
    Une très belle expérience, pour les enfants et pour les plus grands.
    Grosses bises.

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    1. Je vais réfléchir à ta question :)
      C'est vrai qu'au contact des enfants on garde une certaine jeunesse mais le contraire est vrai aussi, sans enfants on ne vieillit pas dans notre tête.
      Oui c'est une belle expérience mais je ne suis pas certaine d'avoir la patience pour le faire tout le temps :)
      Bisous

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  4. C'est de toi cette jolie poésie? Apprendre aux enfants à poser sur papier ou autre avec de la couleur pour expliquer leur vision du bien être, c'est intéressant! mais si à ce jour, ceux là ne connaissent pas ou n'ont pas connu la guerre et la misère, leurs travaux expriment la joie de l'innocence et c'est très bien!!même si le Titanic coule!! Bisous Fan

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    1. Il est vrai que les enfants qui ont connu la guerre leurs dessins sont terribles mais il y a aussi des enfants qui connaissent la guerre dans leur propre famille et ça c'est aussi terrible mais comme tu le dis le petit enfant dessine la joie. Bisous Fan et belle soirée :)

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  5. Trop comique, les réflexions des enfants, souvent singées sur ce qu'ils entendent dire aux pzrents. Je me souviens de ma nièce, revenant du jardin d'enfants, passant la main sur son front d'un air épuisé en disant "ouf, à la maison! Qu'est-ce qu'on a travaillé dur!". Son père en effet était du genre gnangnan. Et mon petit voisin, fils "de vieux" (ses parents avaient, à l'époque, 45 ans à sa naissance et étaient vraiment "de petits vieux") qui de son jardin a commencéà faire la causette avec moi et puis a dit d'un ton de vieille mémère "oh! C'est fou ce que le temps passe vite!". Il avait 10 ans :D..

    J'aime beaucoup de bonheur des enfans mis en image, c'est touchant...

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    1. Les enfants sont incroyable, le petit fils de ma sœur, 7 ans, le premier jour d'école, tous les enfants chahutaient, il a été trouvé l'institutrice et lui a dit , si vous ne sévissez pas vous ne vous en sortirez jamais :) Lors de l’enterrement la petite fille de ma sœur, 5 ans, a dit : ça sert à quoi de naître s'il faut mourir? incroyable les gosses.
      Belle soirée !

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  6. c'est merveilleux Nadezda que du bonheur à voir tes pages
    j'aime ces réflexions et je me demande quelle image me viendrait spontanément à l'esprit en pensant au bonheur... je crois que je confondrais avec l'amour !

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    1. Une question pertinente à laquelle je n'ai pas encore répondu. Je crois que tu penses la même chose que les enfants. Moi je craque devant le dessin de la petite dans le mini bateau jaune en compagnie de ses parents :) Bisous !

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