Vous avez sans doute entendu parler du scandale qu'il y a eu à l'ULB et qui a vivement choqué une majorité de la population belge. Il me semble que chaque belge (d'origine où non) devrait s'engager a protéger de façon pacifiste et intelectuelle ce pays qui dans l'UE est certainement le plus social.
lesoir.be
BEATRICE DELVAUX
jeudi 09 février 2012, 07:17
Souhail Chichah déshonore la démocratie belge qui permet à chacun dans ce pays de disposer d’un espace d’expression, de vivre sa liberté de façon extrêmement large, multiple, dans l’acceptation de la différence, notamment d’opinions. L’assistant qu’il est déshonore aussi sa fonction et la profession universitaire. Car sa prestation, mardi soir, dans cet auditoire de l’ULB, au-delà d’être ridicule, n’est porteuse d’aucun des éléments qu’un académique est censé transmettre aux jeunes qui fréquentent une université : transfert de savoirs mais aussi de la culture du débat, et des outils pour le développement d’une pensée indépendante. La forme talibanesque, le fond inexistant de son intervention ne donnent ni à réfléchir ni matière à débat. Que quiconque fasse ainsi une telle démonstration d’intolérance est déjà condamnable ; que ce soit un assistant qui pose des actes d’une telle inanité, brouillant toutes les pistes intellectuelles, en intervenant dans un débat contre l’extrême droite en parlant d’islamophobie (!), est disqualifiant. M. Chichah n’a plus sa place dans un corps académique, et l’a d’autant moins que ce corps-ci se fonde sur le libre examen :
il en a trahi tous les principes, il en a violé tous les codes.
Mais ce ne sont ni M. Chichah ni Mme Fourest qui sont les perdants ici, mais l’ULB. Qui, après les problèmes de gouvernance interne des derniers mois, pourrait donner aux parents, aux jeunes, l’impression d’être, en plus, noyautée par des groupes intolérants. L’ULB, lieu de la libre expression et de la libre-pensée, a les allures soudain d’un bateau idéologique et sociologique à la dérive.
L’ULB, université urbaine par excellence, qui a pour mission, depuis l’origine, d’être un ascenseur social pour les jeunes de cette ville, est dès lors le reflet naturel de ce qu’est Bruxelles, multiculturelle, avec une composante musulmane forte. La coexistence de jeunes aux revendications et à l’identité religieuse affirmées avec la laïcité qui fait l’essence de l’ULB est d’une complexité croissante. Mais il est urgent et vital, que l’ULB, souvent terrifiée à l’idée d’être taxée d’interventionnisme, garantisse les valeurs qui sont à la base de sa création. Elles fondent sa tolérance. Et sa légitimité à interdire tout attentat contre la pensée.
il en a trahi tous les principes, il en a violé tous les codes.
Mais ce ne sont ni M. Chichah ni Mme Fourest qui sont les perdants ici, mais l’ULB. Qui, après les problèmes de gouvernance interne des derniers mois, pourrait donner aux parents, aux jeunes, l’impression d’être, en plus, noyautée par des groupes intolérants. L’ULB, lieu de la libre expression et de la libre-pensée, a les allures soudain d’un bateau idéologique et sociologique à la dérive.
L’ULB, université urbaine par excellence, qui a pour mission, depuis l’origine, d’être un ascenseur social pour les jeunes de cette ville, est dès lors le reflet naturel de ce qu’est Bruxelles, multiculturelle, avec une composante musulmane forte. La coexistence de jeunes aux revendications et à l’identité religieuse affirmées avec la laïcité qui fait l’essence de l’ULB est d’une complexité croissante. Mais il est urgent et vital, que l’ULB, souvent terrifiée à l’idée d’être taxée d’interventionnisme, garantisse les valeurs qui sont à la base de sa création. Elles fondent sa tolérance. Et sa légitimité à interdire tout attentat contre la pensée.
Editorialiste en chef
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