La vie, un long fleuve tranquille ??????

Comme chaque année, j'organise une expo, souper, soirée musicale. Tout était prévu pour le faire dans cet endroit magnifique, prêté par la Ville, quand je dis prêté c'est évidemment "échange contre un tableau", formule qui nous convient parfaitement. Cet endroit c'est aussi notre atelier.
Les Villes prêtent de plus en plus les bâtiments innocupés aux artistes.

De temps en temps, il faut savoir être généreux envers les artistes , le mot générosité est là pour ceux qui ne comprennent pas qu'il est vital de prendre soin des artistes. Imaginez ce que serait votre vie, sans les musiciens, peintres, sculpteurs, écrivains etc....elle serait triste, sans couleurs, sans espoirs.

Mais voilà, il y a les autres , ceux qui le sont où qui ne le sont pas, je ne dirai pas quoi, Brel l'a dit mieux que moi......
Résultat: on nous a retiré l'autorisation de faire cette manifestation, alors qu'elle était annoncée dans les festivités de la Ville, journaux etc..

Une partie des invitations étaient envoyées, les musiciens confirmés. J'étais découragée, il fallait trouver rapidement une solution.

Leçon a tirer, s'il faut organiser quelque chose, c'est le gérer comme une affaire, louer une salle avec contrat, avec la Ville , nous sommes  dépendant de trop de monde et les couleurs politiques ont leurs importances.

"ce n'est qu'en peinture que la couleur, doit être importante"

Puis le second choc, Katu n'était pas bien, nous l'avons conduit chez le vétérinaire, diagnostique : tumeur.

C'est le jardin que j'ai fait pour Katu, il quittait la campagne pour la ville. Il avait besoin de terre et de verdure.
Pendant toute une journée je n'ai rien fait si ce n'est m'occuper de Katu, puis j'ai pris le taureau par les cornes et organisé la soirée.

Un dicton dit : jamais deux sans trois , voilà le troisième.

La nuit avant la soirée vers 3h30 du matin, on a été réveillés par un terrible vacarme et des coups à la porte, je regarde par la fenêtre et là je vois des camions de pompiers, ambulances, police . Un pompier nous crie de sortir de la maison en vitesse , danger d'explosion. Ne pas céder à la panique, dans la maison voisine il y avait le feu. Puis j'entends un pompier qui crie dans un haut parleur : défonce la porte, allez les chercher. Moi je hurle: on arrive ne défoncez pas la porte.

Quand vous vous trouvez en pleine nuit dans ce genre de situation, vous ne prenez pas le temps de réfléchir trop longtemps., vous agissez par instinct, d'autant plus que toutes les explosions qu'il y a eu dans la province de Liège cette année, vous reviennent en mémoire.
 Liège change tes vieilles canalisations !!!!!!

-j'ai crié à mon beau-frère : met le chat dans sa boite
-moi dans mon cabas j'ai mis , appareil photo, celui-là je ne l'abandonne pas, tél, carte de banque et clef du véhicule.
-mon mari a pris ses dernières gouaches.

Maman disait toujours, s'il devait arriver quelque chose la nuit , tu dois être décente, oui maman tu avais raison , heureusement j'ai un grand manteau. Mon mari , distrait, est sorti en slip, le connaissant, je lui ai pris son manteau. 

Dehors c'était l'apocalypse, de la maison on sortait les locataires , il y en avait onze, S. a sauté du premier étage et conduit à l'hôpital, une toute jeune maman était sous le choc et serrait son bébé.
C'est vraiment terrible pour ces pauvres gens, beaucoup ont tout perdu. la propriétaire n'était pas en ordre et louait presque des taudis à de pauvres étrangers qui avaient besoin d'un domicile, qu'ils payaient le prix fort. Il tombait une petite pluie glacée.. Nous avons tous pris froid.

 Pour nous tout s'est finalement bien passé, pas d'explosion ni de dégâts. Nous avons pu regagner la maison vers six heures du matin. J'ai dormi deux heures,  rendez vous à 9h pour préparer la soirée. Va falloir tenir le coup.

Une petite précision, aucun des voisins n'a ouvert sa porte pour accueillir, ni nous ni les sinistrés, pas de café bien chaud, rien.