mercredi 21 octobre 2015

A mon chat d'Astrid Manfredi !

Un très beau texte d'Astrid Manfredi, ce texte va aller droit au  coeur  de plusieurs d'entre nous, nous rappeler le départ d'un animal que nous aimions, moi je n'oublie pas Katu et je ne l'ai pas encore remplacé. 
Je vous invite aussi a visiter le blog d'Astrid Manfredi : Laisse parler les filles.




A mon chat,
Ils ont eu ta peau, ou plutôt ton poil. L’aiguille fatale de l’euthanasie t’a condamné.  Recroquevillé sur la table du vétérinaire, tu as un dernier miaulement évoquant un cri d’homme. Je ne sais pas dans quel éden tu finiras mais je sais que longtemps tu observeras nos  tentatives pour faire avec cette chienne de vie. Toi qui n’aimas que les oiseaux.  
Nous t’avons adopté tout petit. Avec un sens de l’humour très singulier tu te cachais dans les escarpins de ma mère, ceux qu’elle portait avant d’avoir mal au dos et de ce fait mal partout. Une micro boule de poils disgracieuse et espiègle, toutes griffes dehors. Tombé par mégarde dans les water-closed, tu faillis mourir avant l’heure et échapper à notre tableau de famille orchestré par un Dali sous acides.  
De ta grâce, de ton  déhanché, de ton  rayon de soleil auprès duquel tu t’étirais, nous n’avons jamais été à la hauteur choisissant la pluie définitive d’octobre pour maugréer nos soucis. Attentif, tu écoutais ma mère lorsqu'elle partait tout feu tout flamme dans ses lectures de poésie. Autant que moi,  tu ronronnais de plaisir sous l’énumération des mots. Un fin lecteur de plus, exempt de toute controverse, rentrait dans la famille.  
A mon père, tu apportas le réconfort de ton calme, lorsque t’étirant sur ses cuisses tu apaisais cette hypertension qui faillit bien le conduire dans l’au-delà. 
Pour mon frère, tu fus cette compagnie sans jugement tandis que les autres, les normaux de la tête, le rejetaient l’expédiant dans l’enfer des oubliés. 
Observateur délicat de nos sourires, de nos regards de travers, de nos vacances à la montagne, de nos sprints sur les routes étouffantes de l’été, tu compris avant tout le monde que nous avons neuf vies et qu’après tout on a bien le droit d’en gâcher une. Dans tes songes peuplés de colibris et de souris, tu sursautais et finissais agrippé au rideau du salon portant les traces de notre pollution urbaine. 
Un magicien des livres écrivit que « Si l’on pouvait croiser l’homme et le chat, ça améliorerait l’homme, mais ça dégraderait le chat », tu es la confirmation de l’exactitude de son raisonnement. 
Pour toutes ces soirées passées à effleurer ton poil roux, pour toutes ces insomnies inquiètes ou je t’entendais galoper et bondir, pour tous ces coups de griffes que tu n’as jamais donnés, pour toutes ces croquettes que tu sus avaler sans faire le difficile, pour tous ces égarements et ces rires aigus que tu toléras sans jamais perdre tes illusions, je te dis merci. 
De toi, je conserverais ce collier avec ton prénom : Poil de carotte. Comme le héros de Jules Renard, tu rêvais bien mieux que nous. 

Astrid Manfredi du blog : 



Astrid Manfredi est aussi l'auteur de "La Petite Barbare"






12 commentaires:

  1. Je suis allée visiter cette nouvelle auteure qui possède une belle écriture! je vais la faire connaître à ma nièce qui est très "littéraire"!! J'espère que ton séjour parisien fut agréable!! Bisous Fan

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour elle. Mon séjour c'est un poème, je repars lundi rejoindre Boris:)

      Bisous Fan !

      Supprimer
    2. Ah, j'espère que tout ira bien pour Boris et toi!! Pauvre Katu!! si tu prends un chien (santé plus fragile) tu seras aussi, très malheureuse, lors de son départ pour les anges! nos amis les bêtes sont tellement fidèles et aimantes que l'on se sent démunis lorsqu'elles nous abandonnent sans le vouloir!! BISOUS FAN

      Supprimer
    3. Disons qu'un petit chien pour voyager c'est plus facile et puis les Jack Russel sont de bons gardiens.
      Paris ça va aller :) les sept étages ne sont plus un problème :)))

      Bisous Fan !

      Supprimer
  2. Je suis émue, je repense évidemment à Béchamel que je n'ai toujours pas remplacé et à tous les autres partis bien trop tôt avant lui. Merci pour le lien.
    Bises

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comme c'est étrange, j'arrive de ton blog où j'admirais le tableau de Jane :)
      Toi aussi tu as eu de la peine. Katu c'est le seul chat que j'ai eu et jamais je n'ai pensé m'y attacher autant.

      Bisous Ambre et belle soirée !

      Supprimer
  3. Hello
    Le départ d'un animal de compagnie est comme celui d'un ami. On doit en faire son deuil de la même façon que pour un humain, nous sommes tous des êtres vivants, et nos compagnons partagent notre vie, parfoir de façon plus intime que d'autres humains.
    Ils sont les témoins de notre vie pour un temps hélas trop court, nos confidents, et parfois les seuls qui parviennent à nous retenir à la vie. Ceux qui n'ont jamais eu d'ami de ce genre ne peuvent pas comprendre.
    Mon Lorenzo est mort depuis 3 ans et je pense toujours à lui, il me manque toujours malgré la présence de mes deux autres loulous! Aucun animal n'en remplace un autre, mais je crois qu'on ne doit pas priver pour autant un autre de trouver un foyer et l'amour qu'il mérite. je crois aussi qu'on doit se l'accorder à nous même sans chercher à remplacer le précédent, car c'est impossible. Mais c'est une nouvelle histoire d'amour qui se met à vivre!
    Gros bisous

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Très beau et très juste ce que tu écris . Je vais certainement prendre un chien, j'ai envie d'un Jack Russel :)

      Lorenzo : c'est amusant comme prénom pour un chat :)

      Bisous !

      Supprimer
    2. Lorenzo n'était pas un chat, c'était mon merveilleux chien Malinois! Une race Belge!
      Bisous

      Supprimer
    3. Excuse-moi. Mon ancienne voisine en avait deux, ce sont de bons gardiens.

      Bisous !

      Supprimer
  4. Quand ma Clara m'a quittée voilà 16 ans, j'ai cru que je ne pourrais jamais autant aimer un autre chat. J'en ai toutefois accueilli un nouveau car une vie sans chat, non ce n'est pas possible. Et puis ils sont si nombreux à avoir besoin d'un foyer. Au début, je ne suis pas arrivé à l'aimer autant qu'il aurait sans doute. fallu. Mais lui, mon petit pot de colle, m'a donné tant de tendresse qu'il a su se faire une énorme place dans mon coeur. Oui, c'est comme avec les humains aimés. Personne ne remplace personne mais on peut aimer encore et encore.
    Bisous Nadedza

    RépondreSupprimer
  5. C'est beau ce que tu dis 'On peut aimer encore et encore"Comme dit Johala, perdre un animal aimé c'est comme perdre un ami.
    Parfois je me dis que je ne pourrai jamais aimer un autre chat comme j'ai aimé Katu mais nous avons beaucoup de réserve d'amour .
    Il fait encore beau chez toi :)

    Bisous Marie-Paule .

    RépondreSupprimer