Voici l'histoire du destin tragique de Séraphine Louis dite Séraphine de Senlis.
Elle est née à Arsy le 3 septembre 1864 et morte le 11 décembre 1942 à Villers- sous-Erquery.
Atteinte d'un cancer du sein, et dans la misère la plus totale, Séraphine est morte de faim, comme Camille Claudel. Elle est morte dans un asile , dans l'indifférence générale. Son dossier médical, conservé à l'hôpital de Senlis porte la mention " cueille de l'herbe pour manger la nuit, mange des détritus" Séraphine de Senlis est enterrée dans le carré des indigents au cimetière de Clermont. Elle avait pourtant demandé dans ses dernières volontés a être enterrée dans une tombe individuelle avec la mention " Ici repose Séraphine Louis, sans rivale, et attendant la résurrection bienheureuse"
Elle a été remarquée par le collectionneur et marchand d'art : Wilhelm Uhde.
Tout en travaillant elle s'est mise a peindre à la bougie, dans un grand isolement, et accomplit une oeuvre considérable. Quand Uhde n'a plus su lui acheter des œuvres, à cause de la grande dépression. Elle a sombré dans la folie et a été interné pour psychose chronique au mois de janvier 1932 à l'hôpital psychiatrique de Clermont.
Aujourd'hui elle est dans plusieurs musées et pas des moindres.
Uhde a organisé plusieurs expositions : Paris 1932, Zurich 1937-1938, New-York (le MOMA) 1942, 1945 une exposition personnelle à Paris.
Deux questions : l'année où elle a une expo au MOMA elle est morte de faim. Pourquoi ?
Pourquoi les femmes qui étaient fragiles psychologiquement sont internées à vie et abandonnées de tout le monde alors que ce n'est pas le cas des hommes ?
Pour avoir la réponse aux deux questions que je me pose, je vais lire sa biographie et voir le film.
« Je me rends compte, écrit le collectionneur allemand, que si, par la suite, j’ai encouragé Séraphine de Senlis, ce n’est pas pour le caractère primitif ou surréaliste de ses tableaux mais parce qu’elle appartient aux grands immortels qui dépassent le cadre d’un mouvement ou d’une école ».
Le film en italien
Séraphine De Senlis - Mozart - Lacrimosa
Bonne lecture
Triste destin. Avec les dahlias il semble que sa "folie" soit proche de celle de Van Gogh.
RépondreSupprimerOù commence et où s'arrête la folie ?
SupprimerHello
RépondreSupprimerJ'ai vu le film, il est très bien et très émouvant!
Pour la mort, l'explication est simple. La psychiatrie moderne telle qu'on la connait aujourd'hui, n'a commencé à changer que dans les années 60 en France, avec une modification réelle des conditions d'internement, et encore, ce n'était pas brillant.
Elle est décédée en 1942, durant la deuxième guerre mondiale. Elle n'est pas la seule "malade mentale décédée ainsi dans les asiles de l'époque. Dans la France occupée, les asiles n'étaient pratiquement pas alimentés, on considérait que , vue la pénurie existante partout, les malades mentaux passaient en dernier, résultat, il n'y avait pratiquement rien pour eux. Beaucoup sont morts de faim, de froid, et à l'époque, même leurs "soigneurs" n'avaient pas beaucoup de considération pour eux.
Pourquoi plus de femmes internées? Parce que jusqu'au années 50, en France, les femmes étaient encore sous la tutelle de leur famille ou de leur mari qui pouvaient prendre les décisions qu'ils voulaient. Une femme artisteet libre, c'était loin d'être dans les standards de l'époque, alors si elles dérangeaient, on pouvait s'en débarrasser facilement en les faisant interner.
Gros bisous
Belle analyse , juste une chose qui me chiffonne , dans la multitude des malheureuses où malheureux qui mouraient de faim, elle, comme Camille Claudel, avait une famille. C'est le procès des familles qui est a faire. Bisous !
SupprimerHello
Supprimer"Famille je vous hais"! Dans certains cas le mot famille ne signifie pas grand chose, et certaines n'hésitent pas à rejeter un de leurs membres ou plusieurs qui les dérange. Famille ne signifie pas toujours "amour"!
Bisous
Tu a raison Johala. Quand je vois comment la prestigieuse famille russe et belge agit avec Boris et Anastasio parce que leur mère était une artiste un peu différente, c'est un scandale.
SupprimerDu coup tu m'as donné l'envie de voir le film moi aussi, que je n'ai pas vu. Quel talent, quelle vision... ces couleurs, cette furie même que l'on imagine...
RépondreSupprimerQuelle chance tu connais l'italien, pour moi ça va être plus compliqué pour tout comprendre :) Elle avait un talent immense.
SupprimerSympa de remettre Séraphine à l'honneur!!! Il y a long à dire sur cette artiste talentueuse!!! Merci Bisous Fan
RépondreSupprimerTu as raison Fan, il y a beaucoup a dire, un destin tragique, un destin avorté. Bisous
Supprimerj'ai vu le film avec Yolande Moreau... triste destin !
RépondreSupprimerBonne soirée et bises Nadezda
bon courage pour ta sœur
Merci Josette, on espère que l'arrivée de l'été va la remettre en forme et la guérir.
SupprimerOn dirait qu'avant les femmes artistes étaient condamnées a avoir un triste destin, heureusement, aujourd'hui cela a changé. Bises.
Le film me revient à l'esprit, touchant, émouvant destin comme l'a été celui de Camille Claudel. Je comprends que l'art (quelqu'il soit) les émoitons qu'il engendre et l'amour peuvent mener à la folie. Ton post est très enrichissant et permet de mettre en lumière cette tranche de vie de Séraphine
RépondreSupprimerMerci Chinou, on dit que les artistes sont des fous qui ont trouvé le médicament pour se soigner :)
SupprimerElle me touche tout particulièrement et à chaque fois que je pense à elle, ou que je vois ses tableaux, je suis très émue.
RépondreSupprimerBon week end.
Je comprends que vous soyez émue. Moi ce qui me perturbe c'est qu'elle est morte de faim l'année où une expo était réalisée au MOMA. Incompréhensible.
SupprimerA vous aussi bon week-end !
Incroyable mais vrai : depuis que j'ai aperçu la miniature de ton billet dans la colonne de gauche de mon grenier, je n'ai eu de cesse de chercher le billet que je pensais avoir publié dans mon blog il y a de ça plusieurs années.
RépondreSupprimerN'ayant strictement rien trouvé, ni dans la liste de mes publications ni dans celles des brouillons de mon grenier, j'ai fini ce soir par brancher mon disque dur externe. Après avoir lancé une recherche, j'ai effectivement retrouvé un fichier de données avec déjà pas mal de texte rédigé, ainsi que quelques légendes toutes prêtes à être utilisées pour les reproductions de tableaux et les photos, environ dix-huit images contenues dans un dossier de mon disque externe.
J'ai même retrouvé dans ma bibliothèque le livre que Françoise Cloarec a consacré à Séraphine.
Du coup ton billet me donne envie de publier celui qui dort (depuis 2011 !) dans les cartons numériques de mon grenier. Mais comme je me suis fixée pour objectif prioritaire de terminer ma biographie d'August Macke, alors Séraphine attendra encore un peu :-)
Pour ce qui est du destin funeste de cette artiste malchanceuse, Johanna a tout bien expliqué.
Camille Claudel est morte dans l'asile de Montdevergues, à côté d'Avignon (ma ville natale).
La maison de Séraphine à Senlis est visible dans Street View.
Bon dimanche, Nadezda, bisous
Je connaissais August Macke sans le connaitre, par contre Franz Marc, oui je le connais. C'est amusant "Macke" en serbe veut dire "chats" :)
SupprimerBeaucoup de choses intéressante a lire sur ton blog.
Pour la biographie de Séraphine, tu me conseille Françoise Cloarec ?
Je me réjouis de lire ton billet sur Séraphine.
Bisous et bonne semaine :)
moi aussi j'aime son travail, j'ai vu quelques tableaux à metz et le film avec yolande moreau... super billet! bises
RépondreSupprimerJe suis ravie que tu l'aimes et que tu lui a consacré le temps d'aller la voir. Une artiste que j'admire énormément, non seulement son travail mais aussi sa vie, les choix de sa vie.
SupprimerBises